Le Paradigme Raoult
Le paradigme Raoult
Plus je discute et débats sur twitter avec les anti-Raoult, plus il devient évident qu’ils n’arrivent à saisir la Big Picture.
C’est vraiment très significatif de l’état d’aveuglement et de sidération que la méthode scientifique génère chez les individus se déclarant savant.
Tout le débat se cristalise autour de ses quelques publications, qui selon ses opposants ne démontrent pas de manière sûre et en respect des canons académiques les effets de l’association de l’hydroxychloroquine et l’azythromicine.
En cela, ils lui opposent que son panel est trop peu représentatif des cas sévères, que des études contradictoires sont venues noircir son tableau sur des patients très malades, sans compter évidement tous les ad hominen, les ragots d’égout, rappeler qu’il a été suspendu de publication en 2006, sans parler d’une histoire qui crystalise toutes les inquiétudes actuelles d’harcèlement sexuel au sein de son établissement. Forcément, il part de loin.
Arrêtons-nous ici quelques instants et parlons d’une anecdote. Durant la seconde guerre mondiale, les mécaniciens de l’aviation anglaise s’inquiétaient de la résistance des avions, face au feu nourri de la DCA allemande.
Sur la base d’une étude statistique des avions revenus de leur vols (donc ayant survécu), ils ont identifié les zones les plus touchées par les impacts de balle et proposé de renforcer ces zones là. Sous le feu de l’urgence et de la tension que peut générer la guerre, cela peut se comprendre.
Mais il y a une erreur fondamentale d’analyse: Si ces avions sont revenus, c’est que ces impacts de balle n’ont pas présenté de danger quand au vol de l’avion, ce qui lui a permis de revenir à sa base. Dés lors ces zones identifiées ne présentent pas un caractère vitale.
La conclusion qui s’impose est donc l’inverse: Il faut renforcer toutes les zones non touchées par les balles sur les avions rescapés. Statistiquement ce doit être les zones les plus touchées par les balles sur les avions n’étant pas revenus de leur missions. Et donc la cause très probable de leur perte en vol.
Voyez-vous où je veux en venir ?
Le professeur Raoult n’a jamais caché qu’il combat une pandémie d’origine virale. Il n’a jamais cherché seulement à ne soigner que les cas graves se présentant à lui. Non.
Son objectif dès le départ est de gérer une pandémie, c’est à dire réduire la propagation du virus dans une population globale et minimiser la mortalité de celui-ci.
Son objectif n’a jamais été d’attendre que le nombre de cas critiques dégénère par attentisme et de ne s’occuper à posteriori que de ceux-là.
Son objectif est de juguler une épidémie, c’est à dire combattre le virus partout, et justement réduire à la plus petite quantité le nombre de cas critique.
C’est pour cela qu’il s’applique à un dépistage systématique, une prise en charge médicamenteuse sur tous les positifs et un suivit médical jusqu’à disparition de la maladie.
Venir critiquer ses publications sur le fait qu’il y a peu de cas grave, c’est en fait ne pas comprendre le paradigme.
Lui n’attend pas que les cas graves apparaissent spontanéement sous l’impulsion du virus, pour ensuite commencer à s’en occuper.
Il travaille activement à réduire le nombre de cas grave. Et le fait qu’il y en ai moins dans son panel, c’est juste qu’il prend un charge tous les positifs.
C’est pour cela que les méthodistes sont en PLS. Car ils sont dans le paradigme du traitement d’urgence, celui ne s’occupant que des cas graves, présentant le risque de mortalité le plus élevé.
Alors que le professeur Raoult est dans un autre paradigme, celui d’empêcher l’apparition des cas graves.
C’est bien là le fond du problème.
Et que les premiers jugent le second dans leur aveuglement paradigmatique, est vraiment symptomatique d’une pensée loxodromique et d’une incomprehension totale de ce qu’est une gestion d’une pandémie.
Evidemment, nous serions tous très heureux de trouver le remède absolu, la molécule tueuse du covid, releguant cette maladie au rang d’un simple rhume qu’elle n’aurait jamais du quitter.
Mais force est de constater que le paradigme Raoult et sa démarche, non content de faire rager les rageux de la méthode, illustrent leur incapacité à gérer une pandémie.
Il réduit par ailleur le débat à une seule métrique : le nombre de mort pour 1 000 000 habitants par zone geographique. On a déjà une idée de la claque monumentale qui se prépare. Et l’on pourra observer à loisir que les rageux de la méthode feraient de bonnes esthéticiennes. Think out of the box.