La Terreur Sanitaire
Les premiers chapitres de L’Archipel du Goulag expliquent en détails comment une poignée de commissaires politiques ont instauré la Terreur en quelques mois à Moscou vers 1920.
Arrestation arbitraire, dénonciation anonyme, mise en scène, ces agents procédaient toujours dans un secret et un mystère dont le principal effet était la confusion.
Tel cet homme croyant boire un coup avec un ancien camarade d’école qu’il n’a pas reconnu sur l’instant se fait emmener tranquillement au goulag, tel cette famille croyant avoir gagné un séjour à la campagne se retrouvant dans un train en direction du goulag…Toutes ces méthodes étaient utilisées qu’à un seul dessein: instaurer un état généralisé de méfiance, au plus profond de l’intimité.
Il fallait que le mari ne puisse plus avoir confiance en sa femme, que les parents ne puissent pas faire confiance à leurs enfants, que des voisins de pallier s’évitent par peur d’une suspicion menant à une dénonciation.
Finies les paroles emportées, finis les papotages de voisinage, finies les confidences entendues qui sont l’essence même du lien social de la société.
La Terreur n’a pas le choix, pour règner il faut désunir, séparer, diviser. Faire que chaque individu soit le suspect de son prochain et réciproquement.
Relire cet ouvrage de Soljenitsyne est salvateur aujourd’hui.
Diviser pour mieux régner
La Terreur n’est que le stade ultime du rapport de domination entre les dirigeants et le peuple.
Elle n’est possible que par la division la plus grande, celle se réduisant à l’échelle de l’individu, rendant celui-ci totalement à la merci des dominants.
70 000 000 d’invidus divisés à l’unité 1 n’ont aucuns pouvoir à opposer à la poignée de dominants.
La division est au coeur du rapport de domination.
À la fin des 30 glorieuses, alors que l’économie n’allait plus très bien, la grogne sociale monte.
Le pouvoir utilise ce qu’il connait le mieux: La Division.
A l’époque, c’était le francais de souche n’acceptant pas son nouveau voisin Mohammed.
Car oui, il faut diviser Robert tourneur fraiseur et Mohammed tourneur fraiseur pour qu’ils évitent de penser ensemble comment le patron de l’usine les spolie.
Donc tant que Mohammed, fraichement débarqué, pense que Robert est un raciste, Robert et Mohammed se font enculer par le patron.
Après 10 ans de cette division, les esprits de Robert et de Mohammed se réveillent et se rendent compte de l’entourloupe.
Donc retournement. Robert est toujours raciste et c’est tout à fait bien, car en fait Mohammed qui était son pote qu’il ne fallait pas toucher, devient d’un coup d’un seul, et je dirais presque par l’opération du Saint Esprit (qu’il me pardonne), un Terroriste.
C’est fâcheux.
Imaginer ce pote qu’il ne fallait pas toucher, devient celui qui pour des raisons obscures va se faire sauter, va tuer, va même jusqu’à prendre des cours de pilotage pour envoyer deux avions de ligne dans deux tours modernes, épicentres du commerce mondial. C’est consternant.
Là encore, la confusion règne, prend pied, se renforce, divisant Robert et Mohammed, toujours au profit des mêmes.
Mais finalement, par un phénomène naturel que la vérité prend les escaliers alors que le mensonge prend toujours l’ascenceur, Robert, puis Mohammed, se rendent compte qu’ils souffrent de plus en plus de leur patron.
La grogne sociale reprend de plus belle, nous offrant les plus belles démonstrations de propagande d’état de ces dernières décennies sur les chaines nationales.
Ces gens, voulant justes vivre dignement de leur travail, nourrir leur famille avec un vrai salaire, souffrant de l’appétit sans fin d’un état spoliateur au travers de taxes toujours plus connes et injustifiées, deviennent pêle-mêle:
- des homophobes;
- des antisémites;
- des racistes;
- des fascistes;
- ….
Bref vous l’aurez compris, le système met le paquet pour diviser, segmenter, cloisonner au mieux pour éviter justement la réunification des individus dans la lutte contre l’oppresseur.
Mais cela ne fonctionne pas très bien.
Le Virus, allié objectif de l’oppression
Les divisions jusque-là n’étaient pas très performantes, il faut bien l’avouer.
De manière cyclique, un sursaut de lucidité survient chez les divisés prenant conscience que l’orientation sexuelle, la couleur de peau, la religion, l’origine éthnique, la taille du pénis ne sont que des chimères.
Aucun de ces critères de division ne met de la nourriture dans le frigo, ni de l’essence dans la voiture.
L’oppresseur se rend compte que la mayonnaise ne prend plus. La situation lui échappe petit à petit, et il lui faut vite une solution.
Etonnament il ne choisit pas la solution de l’apaisement, il ne cherche pas à améliorer le sort des opprimés. Cela serait un peu comme un conte de Noël.
Non pas de fable. Pas de lendemain qui chante.
Ce qu’il faut c’est une bonne division: celle qui n’existe pas. Or en Mathématiques, pour celles et ceux ayant un peu suivi l’école entre deux ateliers de sensibilisation à la souffrance des minorités (virtuelles), il y a un dénominateur, que dis-je, LE DÉNOMINATEUR. Celui divisant à l’infini et au delà.
Je veux parler du Zéro.
La puissance du Zéro, c’est qu’il divise à l’infini. N’importe quoi divisé par Zéro donne le résultat provoquant un orgasme chez tout oppresseur: Une INFINITÉ de divisés.
Bref, la couleur de peau, la religion, l’origine éthnique sont des notions quantifiables à l’oeil nu, ils ne sont donc pas des candidats à devenir le Zéro, ce graal.
Dés lors, que reste-t-il ?
Vers où se tourner ?
Qu’est ce qui est suffisamment petit, se rapprochant de Zéro ?
Un virus pardi !!
Et voilà. Ce Virus Sars-COV-2 ou COVID-19, insaisissable, immatériel, partout et nul part, ce Zéro dénominateur ultime au service de l’oppresseur.
Fini les anciennes divisions triviales, fini les arabes d’un coté les blancs de l’autre, fini les homos d’un coté, et les hétéros de l’autre.
Là c’est du sérieux, c’est du haut niveau, c’est de l’infini en quantité industrielle.
Nous sommes en guerre, restez à la maison. Il aurait fallu dire cela aux Poilus, il y aurait sûrement eu moins de mort.
Donc ce Virus opère la plus grande division qui puisse exister, le rêve de toute dictature.
Une Terreur infinie, résultat de la division par Zéro.
Que celui qui n’a pas entendu une comédienne infirmière venir pleurer au 20h devant la France entière, comment elle était au bord de la crise de nerf à l’horreur qu’elle puisse rentrer chez elle et contaminer ses petits bouts de choux et son mari chéri me jette la première pierre.
Depuis 8 mois, la Terreur sanitaire s’est installée.
Auparavant, catégoriser son prochain était facile.
Un noir a la peau noir. Un Maghrébin c’est marqué aussi sur son front (sinon pas de délis de faciès).
Au delà de quelques regards ou mots échangés, on pouvait facilement se rassurer.
Non Boubakar n’est pas un sombre salafiste avec une ceinture d’explosif. Ouf je peux continuer mes course à Carrouf sans soucis.
Mais depuis 8 mois c’est fini. Micheline, Elodie, Boubakar, Mohammed, Jean-Pierre, et Moshé, même combat. Ce sont des putains de bombes virales ambulantes. Indétectables à l’oeil nu.
Impossible de les catégoriser, sans une prise de sang et un test PCR hors de portée du quidam. La suspicion permanente et systématique. La Peur à chaque instant, partout et tout le temps.
Non Chérie, je ne t’embrasse pas, ne me touche pas, tu rentres du travail il va falloir faire une quarantaine sur le balcon, si dans 15 jours tu es toujours vivante, alors je te ferais un calin.
Voilà à quoi on est réduit. Impossible d’être rassuré, il faut en permanence se méfier. Ne pas laisser trainer ses mains, se les laver 50 fois par jours. Porter un masque. Un confinement puis un couvre feu. Suspecter ses propres enfants rentrant de l’école. Se tenir éloigné de ses anciens par peur de leur transmettre le mortel invisible.
La plus grande victime du COVID, c’est la vie en société. Au profit des oppresseurs s’en donnant à coeur joie pour réduire nos libertés, avec notre consentement.
Soljenitsyne explique que certaines personnes éprouvaient du bonheur à être arrêtées, car cela provoquaient en eux un soulagement à cet état permanent de terreur s’évaporant au moment de l’arrestation. Car une fois arrêté, il n’y a plus rien à craindre, à part la mort, mais elle vient toujours à un moment ou un autre.
La sortie est part là, organisons des COVID Party, où l’on s’infecte mutuellement dans la joie et la bonne humeur, avec un taux de léthalité de 0.013%, ca va pas être l’hécatombe, et on encule nos oppresseurs.
On leur coupe l’herbe sous le pied, et puis on retourne au fondement de ce blog: La Stabulation et la gestion du troupeau humain.
Cherchons l’immunité du troupeau.
Enfin, si le Virus est Zéro, existe-t-il seulement ?